Le silence à vivre
Certaines tombes ne jaunissent pas
Certaines fins multiplient le vertige
Certains départs s'adossent à la fraîche souffrance
Certains corps brûlent à tous les âges du nôtre
Certaines paroles bouleversent
Tout le silence à vivre.
De face
Parfois je me tiens à l'affût
du mort que je serai
De son côté
La plaine n'a plus besoin de bâtisseurs
Ni le temps de mesure
L'appel des corps s'est tu
Les rumeurs se dissipent
Le visage s'est accompli
Puis d'un coup je pivote
Et rejoins ma durée
Tout est encore devant
Toutes les énigmes me sondent
Toutes mes ailes s'ébranlent
J'entre
De face
Dans la houle des vivants.
Andrée CHEDID, 1970-1972
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