Au gré des mots, on pourra trouver ici des textes qui creusent ou qui comblent, à découvrir ou à relire...
vendredi 3 janvier 2014
Roberto JUARROZ, Poésie Verticale (3)
Qui prend en moi l'initiative ¿ Quién toma en mi la iniciativa
quand je ne suis pas en moi ? cuando no estoy en mi ?
Qui rêve lorsque je rêve ? ¿ Quién sueño cuando sueño ?
Qui me réveille dans le néant ? ¿ Quién me despierta en la nada ?
Qui veille sur mes yeux non-voyants ? ¿ Quién cultiva mis ojos de no ver ?
Nous ne sommes que des invités Somos solo invitados
dans notre propre maison. en nuestra propia casa.
Mais nous aurons peine à la quitter Pero nos dolerá dejarla,
comme si nous en étions les maîtres. como si fuéramos los dueños.
*
Tout donne de l'ombre, Todo da sombra
jusqu'à l'invisible. hasta lo invisible.
L'ombre de la pensée La sombra del pensamiento
suture les crevasses coutura las grietas
de l'aléatoire réalité de la aleatoria realidad
*
Triptyques Verticaux
II. 1
Je coupe les fils Corto los hilos
du regard dont je te regarde de la mirada con que te miro
et commence à en tresser y empiezo tejer con ellos
la passion de te regarder la pasión de mirarte
là où tu n'es pas. allí donde no estás.
C'est pourquoi, par moments, Por eso, algunas veces,
je te vois plus en ton absence qu'en toi. te veo más en tu ausencia que en tí.
*
Mais tout poème n'est qu'un balbutiement Pero todo poema no es más que un
Sous le balbutiement sans fin des étoiles balbuceo
bajo el balbuceo sin fin de las estrellas
(Les recueils de Poésie Verticale sont traduits de l'argentin en quinze tomes aux éditions Le Cornier et José Corti).
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